Les Communes, symbole d'une démocratie fragile

Dans les années 90, les communes étaient perçues comme étant le symbole d'une volonté d'évoluer vers une démocratie réelle à Madagascar. En effet, les maires sont des élus locaux issus du suffrage universel. Les Bailleurs de Fonds et partenaires de Madagascar suggérèrent que donner plus d'appui aux initiatives des communes pourraient contribuer à renforcer cette démocratie naissante.

Certains maires ont réussi avec succès la réalisation de leurs projets financés par les programmes FED mis en œuvre par la Cellule d'Opération de l'UE. Dans certains cas, la Cellule d'Opération a aussi intégré les fokontany. En effet, ceux-ci constituent le noyau naturel de la société Malagasy surtout en milieu rural.

Cependant il fallait considérer certains défis.

Un maire peut se retrouver en situation minoritaire face à son conseil municipal. Par exemple, une personne animée d'une bonne volonté d'agir pour sa commune avec des idées de projets de société peut être élue pour sa notoriété ou son patronyme mais n'a pas de base politique et se retrouve face à un conseil municipal dominé par un parti politique qui ne partage pas forcément sa vision des choses.

Un autre exemple est celui d'une personne élue maire mais son parti n'est pas un allié du pouvoir. Ce maire doit faire face à des situations qui ressemblent à des blocages de la part de la hiérarchie administrative. De même, il peut y avoir des influenceurs qui font croire à la population qu'il est préférable d'élire un maire issu d'un parti pro-gouvernemental dans le but de bénéficier des subsides gouvernementaux.

Il n'est pas rare de voir des maires, surtout ceux élus sous la bannière "indépendant" subir des pressions pour qu'ils rallient le parti du gouvernement.

De nos jours année 2023, un maire, bien qu'il soit élu, reste sous le contrôle de fonctionnaires nommés, aux ordres du pouvoir en place. On a vu à plusieurs reprises de nombreux cas où ces derniers annulent de façon unilatérale des décisions communales même si celles-ci ont été approuvées par le conseil municipal.

Quelquefois aussi la transition entre deux équipes communales peut poser problème. Il est arrivé qu'un maire d'une commune urbaine ait obtenu le financement de son projet par le programme FED. Malheureusement il était décédé peu de temps après la signature de la convention de financement. L'équipe de son successeur ne voulait pas continuer la mise en œuvre parce que le projet a été initié par une personne qui n'était pas du même bord politique. Heureusement la Cellule d'Opération a réussi à résoudre le problème après avoir pris des conseils auprès d'une personne maitrisant les procédures de l'administration Malagasy.